Quelques exemples de conférences organisées par la Fondation Slimane Amirat :
LES MEKNASSAS DE L’OUARSENIS
Présentée par Dr. Noureddine BENAMARA
DATE : 20/07/2013
LIEU : Domicile Slimane AMIRAT
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Madame Zoubida AMIRAT en sa qualité de présidente de la Fondation, a ouvert la séance et a donné la parole à M. Mohamed BENAMMOUR, secrétaire général de la Fondation, pour présenter le conférencier.
Présentation du conférencier :
M. Noureddine BENAMARA est Docteur d’Etat en droit de l’Université Paris X. Il a entamé sa carrière professionnelle, en tant que magistrat de cours et tribunaux. Il est ensuite appelé ensuite au Ministère de la Justice, comme directeur central chargé des relations avec les institutions publiques nationales et internationales dans le domaine des lois et conventions internationales. Il termine sa carrière comme président de chambre à la Cour Suprême. Suite à cela, il entame une nouvelle carrière, notamment comme avocat d’affaires, et intègre, à ce titre, le cabinet Haroun avec lequel il collabore jusqu’à ce jour. Il est en outre, l’un des membres fondateurs du Centre d’Arbitrage de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie, centre dont il est aujourd’hui, membre du Comité Directeur. En même temps que ses carrières publique et privée, M. Noureddine BENAMARA a assumé et assume toujours des taches d’enseignant universitaire, en dispensant notamment des cours sur le droit du commerce international. Dans le domaine de l’écriture, M. Noureddine BENAMARA a déjà publié un ouvrage portant sur la protection pénale du patrimoine des entreprises publiques. A côté de sa carrière de juriste, il faut noter que sa pratique du droit a toujours été irriguée par la culture en général, et par l’histoire en particulier, ce qui nous vaut aujourd’hui cet ouvrage sur l’aventure humaine « Des Meknassas de l’Ouarsenis ».
Sollicité par la Fondation Slimane AMIRAT, pour animer un entretien autour de cet ouvrage, M. Noureddine BENAMARA a accepté avec amitié cette invitation.
Résumé de la conférence:
La conférence s’articulera en 5 points :
1. Pourquoi cet essai ?
2. Comment a-t-il procédé pour la mener à bien ?
3. Quel en est le contenu ?
4. Qu’en a-t-il retenu comme vérité nouvelle ?
5. Quelle leçon peut-on tirer pour le présent et l’avenir ?
I. Pourquoi cet essai ?
C’est un questionnement sur notre identité ?
II. Comment ?
L’auteur a exploité plus de 80 ouvrages et plus de 80 articles. Les ouvrages exploités vont de Charles André Julien à Charles Robert Ageron pour les « occidentaux » et d’Abderrahmane Ibn Khaldoun à Mostefa Lacheraf pour les « Orientaux ».Il a exploité plus de 600 références.
III. Contenu : 15 chapitres
Chap I : Les Origines
Apparition de l’homme il ya 2 millions d’années, notamment dans l’Ouarsenis. Les Meknassas descendent selon Ibn Khaldoun de BERR. Ils ont peuplé l’ensemble de l’Afrique du Nord et ont constitué dès l’origine un ensemble homogène avec des valeurs culturelles et civilisationnelles propres.
Chap2 : Parties d’un tout
Se développant sur l’ensemble de l’Afrique du Nord la culture berbère constitue un même monde. Au début du premier millénaire avant J.C. émerge dans cet espace trois entités distinctes :
- Le royaume des Maures (actuel Maroc)
- Le royaume de Carthage (actuelle Tunisie)
- Les Numides au centre
L’Ouarsenis par sa position géographique constitue un enjeu stratégique entre Massyles et Massaessyles. Dès son unité constituée, la Numidie fait l’objet dans sa partie nord de vents violents venant d’occident.
Chap3 : Vents d’Occident
L’agression romaine en Afrique du Nord donnera lieu à de nombreuses résistances, notamment celle de Firmus en l’an 370 avant J.C. et verra la mobilisation de nombreuses tribus de l’Ouarsenis dont celle des Meknassas. L’affaiblissement et l’effondrement de la puissance romaine en Numidie favoriseront la naissance de royaumes berbères dont celui de l’Ouarsenis.
Chap 4 : le Royaume de l’Ouarsenis
En l’an 430 les tribus de l’Ouarsenis constitueront le royaume et lui donneront comme capitale la ville romaine de Timgarta qu’ils dénommeront Tihert (aujourd’hui Tiaret). Le royaume s’étend par la suite sur l’Oranie actuelle, sur le Dahra, sur le Hodna et se trouvera en contact direct avec l’autre royaume numide (Aurès). Cependant la reconstitution de l’unité numide sera contrariée par des vents puissants venant cette fois ci d’orient.
Chap5 : Vents d’orient
Suite à la menace Omeyade à l’est, l’aguellid du royaume de l’Aurès (Kosseyla), proposera au prince de Tihert d’unir le royaume avec à sa tête Kosseyla. Après une farouche résistance qui durera plus de trente ans, les tribus numides s’étant progressivement saisies du message de l’Islam, finirent par se mettre à son service, lui ouvrant par la suite le pays des Maures et celui des Ibères (Espagne). L’injustice des Omeyades envers les Berbères finit par entrainer leur révolte, leur permettant d’être maitres chez soi.
Chap6 : Maitres chez soi
Pour s’opposer aux Omeyades sunnites, les Berbères adoptèrent la doctrine du Kharidjisme et menèrent contre eux de nombreuses batailles dont la bataille dite « bataille des nobles » qui eut lieu au Nord de l’Ouarsenis en 740. Puis suivit, la création du royaume se Sijilmassa par les Maures qui devint le royaume d’Ibn Rostoum avec Tihert comme capitale. Marginalisés les Meknassas firent alliance avec les Ketamas de l’est et les Sanhadja du centre, ce qui va permettre aux Berbères de gouverner ensemble la totalité du Maghreb.
Chap7 : le Gouvernement du Maghreb
La coalition Sanhadja, Ketamas et Meknassas a opté pour le schisme et se donne le nom de Fatimides (du nom de la fille du Prophète Fatima, épouse de Ali). Les Fatimides se lancent à la conquête du royaume Aghlabide en Ifriqiya (Tunis) puis des deux royaumes de Sijilmassa et de Tihert ; le Mehdi confie alors aux Meknassas la conquête de l’ensemble du Maghreb. Cette domination fatimide fut alors contestée par la tribu des Zenâta ; ce qui va conduire à la nécessaire coexistence.
Chap8 : la nécessaire coexistence
Les Zenata exercent une pression sur le territoire gouverné par les Meknassas (région de la Moulouya). Les Zenata finissent par imposer leur autorité sur l’Oranie coupant les Meknassas de leurs cousins de Meknès et de Fès. Les Sanhadja Hammadides finirent par accepter la domination des Zenata sur l’ouest du Maghreb Central. L’alliance des Zenâta et des Meknassas dans l’ouest du Maghreb va se trouver confrontée à des forces menaçantes venues du Sud-Ouest mues par un puritanisme sans concession.
Chap9 : le puritanisme en marche
Sanhadja Lentounas (Sahara Occidental) puis les Masmoudas (Sud du Maghreb) vont constituer un mouvement guerrier puritain : Mourabitoune (Almoravides) et Mouwahidoune (Almohades). Après avoir écrasé les Meknassas Maghrawa dans le nord du Maghreb et l’ouest algérien, les Sanhadja occupèrent le centre algérien. Le mouvement des Almohades pris en main par Abdelmoumene le Zénète mit fin à l’emprise des Mourabitoune et domina l’ensemble du Maghreb en s’appuyant sur les tribus Zénètes. Abdelmoumene leur permet de se répandre dans le centre et l’est algérien. Enfin à l’affaiblissement de l’empire almohade, se constituent trois royaumes berbères qui vécurent constamment dans la discorde.
Chap10 : La discorde intime
Les trois royaumes :
- Le royaume hafside en Ifriqiya
- Le royaume Zénète du Maghreb central
- Le royaume du Maghreb Extrême.
Ils se disputent âprement l’Ouarsenis, finissant par s’affaiblir et se fragmenter participant ainsi à leur isolement.
Chap11 : L’isolement
Isolés les uns des autres, ces principautés vont constituer une proie facile pour la puissance montante : l’Espagne soucieuse de prendre enfin sa revanche sur les musulmans. Les principautés côtières au Maghreb Central harcelées par les espagnols vont faire appel aux Turcs musulmans. En s’installant à Alger, les turcs unifièrent le Maghreb Central. Orientés vers la course, ils en tirèrent de grands profits. Cependant, face à la montée en puissance des puissances maritimes situées sur la face nord de la méditerranée ; les profits de la course finiront par diminuer. Pour compenser ces pertes de revenus, les turcs vont imposer aux algériens des impôts de plus en plus élevés, ce qui va engendrer des révoltes de plus en plus fréquentes. Les tribus de l’Ouarsenis vont infliger aux turcs une sévère défaite en juillet 1805 au nord-ouest de Tihert. Affaiblis, les turcs ne résisteront pas à l’agression française de 1830.
Chap12 : L’écrasement
Les tribus de l’Ouarsenis (les Meknassas) contribuèrent fortement à la résistance d’Abdel Kader et Boumaza. Elles payèrent le prix fort par :
- L’expropriation de leurs terres;
- L’émigration vers les villes (reconstitution de leur douar – douar Meknassas à Tiaret).
C’est de ces médinas qu’allait s’éveiller une nouvelle forme de lutte
Chap13 : L’éveil
Les populations algériennes vont s’ouvrir de plus en plus à la politique. Dans l’Ouarsenis, la conspiration du silence s’organise dans la masse musulmane par rapport aux autorités françaises. Les autorités françaises n’ont pas eu l’audace de faire les nécessaires réformes, la population algérienne désespérant d’une solution juste à l’intérieur du cadre français. Elles vont passer à l’action pour exister de nouveau.
Chap14 : Pour exister de nouveau
Pendant la guerre de libération nationale, l’Ouarsenis sera le bastion de la Wilaya IV et l’Ouarsenis occidental (région des Meknassas) celui de la Wilaya V. La résistance acharnée des algériens a fini par contraindre les autorités françaises à ouvrir des négociations, prélude à la renaissance de la nouvelle Algérie.
Chap15 : la renaissance
Après un coup d’essai (Melun 1960), de véritables négociations vont reprendre en Mai 1961. Les négociations allaient buter sur deux points importants :
- Proposition française de création d’enclaves autour d’Alger et d’Oran pour y regrouper les »pieds noirs »;
- Garder sous sa souveraineté le Sahara au motif qu’il ne faisait pas partie de l’Algérie;
Instruit par l’Histoire, le FLN refusa les deux propositions, obligeant la partie française à y renoncer. Enfin les Accords d’Evian furent signés. L’Algérie recouvrait sa place parmi les nations.
IV.Qu’en ais-je tiré comme vérité nouvelle ?
1.Les Berbères ne viennent pas nécessairement d’ailleurs. Ils sont bien originaires d’Afrique du Nord, l’un des berceaux de l’humanité;
2.Le peuple algérien appartient à une vieille nation qui s’est constituée sur de nombreux siècles;
3.Le Sahara fait bien partie de l’Algérie. Les numides algériens y avaient pris place depuis le 4eme millénaire avant J.C;
4.Le peuple numide algérien est jaloux de son indépendance.
V.Quelle leçon peut-on en tirer pour le présent et l’avenir ?
L’histoire a un impact sur le présent et l’avenir.
Quelle leçon ? :
1.Prendre sérieusement en charge la dimension berbère de notre Histoire;
2.Association réelle des populations à la gestion de leur terroir, vu l’immensité et la variété de nos régions;
3.Mettre en place et sans tarder une économie de production;
4.Travailler sans relâche pour un monde multipolaire.
DÉBATS:
Question :
- Similitude basques et berbères (réf : Gabriel CAMPS)
- Algérianité ?
Réponse : lecture d’un extrait du livre
« En écrivant ce modeste ouvrage, le trouble ressenti au cours de mon enfance s’éclaircit,……, enrichissement par les apports africains et méditerranéens,…..enrichissement grâce à l’Islam et la culture arabe,……l’identité doit nous mener vers l’universel ».
Question (Hassan Bendif) :
- Similitude berbères et géorgiens ?
- ottomans et non les turcs (problème de l’ancrage identitaire) ?
- absence de résistance aux français de la part du dernier Dey d’Alger ?
Réponse :
- le livre met en évidence une démarche d’unité;
- deux thèses sur les turcs (aspect positif et négatif);
- deux périodes:
1. période de relation apaisée jusqu’à la première partie du XVIIe siècle;
2. période suivante : moins de revenus provenant de la course et augmentation de la fiscalité;
- il faut que l’on milite pour un monde multipolaire.
Question (Mohamed Ghafir)
Partant de l’analyse du journal « l’expression » du 19 juin, deux remarques :
- le Ministère des Anciens Moudjahidines consacre cette année au 50e anniversaire de l’indépendance;
- -s’agit-il du recouvrement de notre indépendance, (comme il est stipulé en arabe)?
Réponse :
- en écrivant ce livre, on n’a pas la prétention de répondre à tout ;
- La Nation elle existe (déjà à l’époque romaine);
- il y a eu différents états à différentes époques;
- Pendant 130 ans, il n’y a pas eu d’Etat algérien ; avant 1830 d’autres Etats
Question :
- identité ? c’est le fait que certains individus se reconnaissent pour vivre ensemble.
Question (Lies Hamidi)
- aujourd’hui on est quoi ?
- l’identité n’est pas quelque chose de figé ?
- il faut la lier à la mondialisation ?
- est-ce qu’on n’est pas à la recherche de notre identité ?
- le problème aujourd’hui n’est pas résolu ?
Question (Hassan Bendif)
- l’identité se forge ?
- on absorbe les effets de l’Histoire ?
- il y a confusion entre Nation et Identité ; l’identité peut être multiple (ex USA) ?
Réponse :
- •l’identité dès le moment où elle est liée au vivant, évolue;
- elle marque la volonté de vivre ensemble, ce n’est pas exclure l’autre, mais le reconnaître ; c’est ce qui fait la richesse;
- l’identité, oui, mais à condition qu’on ne rejette pas l’apport de l’autre.
Massif de L’Ouarsenis – Algérie – L’Ouarsenis (arabe: الونشريس El’Ouanchariss, berbère Warsnis ) signifie « rien de plus haut » en berbère, est un massif de montagnes du nord-ouest de l’Algérie.il culmine au pic Sidi Amar (1 985 m) près de Bordj Bou Naama, à 30 km à l’ouest de Theniet El Haad.
FONDATION SLIMANE AMIRAT
CONFERENCE BENBITOUR
DATE : 6 Avril 2013
THEME : Les Défis de la Globalisation
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Présentation du Conférencier :
Formation et diplômes:
– 1970 licence en mathématiques : Université d’ Alger
– 1970 DEA (diplôme d’études approfondies) + maitrise en administration des affaires
– 1984 PHD en sciences économiques (Université de Montréal Canada)
Carrière :
– 1975-1979 : professeur à l’INPS Alger puis professeur à l’INPED (Bou Merdes)
– 1991-1992 : chargé de mission à la Présidence de la République
– 1992-1993 : Ministre délégué au Trésor
– 1993-1994 : Ministre de l’Energie
– 1994-1996 : Ministre des Finances
– 1998-1999 : Sénateur (Conseil de la Nation)
– 23 DECEMBRE 1999 : Chef de Gouvernement
– 26 AOUT 2000 : démissionne de son poste de Chef de Gouvernement
Ouvrages :
• L’Algérie au Troisième Millénaire – Défis et potentialités : 1998
• L’expérience algérienne de développement 1962-1991 – Leçons pour l’avenir : 1992
• Radioscopie de la gouvernance algérienne : 2006
CONFÉRENCE :
1. Incidence de la technologie, ses effets sur les changements historiques
2. Éveil politique mondial lié à la globalisation
3. Conséquences dans la région (monde arabe)
4. Qu’est-ce que cela représente pour l’Algérie
Premier point : la Technologie
Chaque fois que la technologie a dominé l’activité économique, elle a apporté des changements significatifs dans le domaine institutionnel et dans le comportement des élites au pouvoir.
La technologie de l’agriculture a donné le féodalisme et des élites guerrières.
La révolution industrielle a donné l’État Nation et l’organisation moderne née avec l’usine. Le comportement des élites est caractérisé par la croyance en la science ; ce qui a donné des élites bureaucratiques et managériales.
Aujourd’hui avec les NTIC , nous allons vers un changement des comportements et l’émergence de nouvelles élites . Il faudra s’attendre à la globalisation, la création d’États locaux liés en réseaux et à la disparition de l’État National. Les élites quant à elles seront des élites financières qui vont peser sur les tendances mondiales.
L’échelle de temps sera modifiée :
• la technologie agricole a duré pendant des millénaires
• la technologie industrielle : 2 à 3 siècles
• aujourd’hui on compte en décennie
Second point : Éveil politique mondial
1. notion de village global :
On constate :
• une évolution rapide de la communication de masse : la même information est diffusée instantanément;
• Chaque individu peut avoir de l’information venant de n’importe où;
Pour la première fois dans l’histoire, l’humanité est:
– Politiquement active
– Politiquement consciente
– Politiquement interactive
Ce qui nous amène à une quête pour plus de dignité personnelle, plus de respect culturel, plus d’opportunités économiques et sociales. Ce qui donne également des capacités de domination culturelle par des moyens jamais imaginés. Il y a donc une crainte de voir la possibilité de contrôle des masses par les élites grâce à des technologies de l’information avec la forte probabilité de transformer des politiques populistes en politiques de pouvoir. Des clivages sur des bases identitaires peuvent aller vers des extrémismes ou carrément la violence (Irak, Syrie) et l’installation du communautarisme dans les institutions de l’État.
2. Second effet du progrès technologique :
Démocratisation de l’accès au savoir: Le capital scientifique est accessible pour tous. Ce capital scientifique mondial double tous les 7 ans. La technologie NBIC associe les nanotechnologies, à la biologie, aux techniques informatiques et à celles de la communication. Le progrès technologique constitue un espoir pour une vie meilleure.
La crise financière internationale est venue perturber ce mouvement vers plus de progrès. Pour l’expliquer disons qu’il y a une valeur ajoutée, et on a rémunéré plus le capital par rapport au travail, ce qui a conduit à l’endettement. Lorsque le système bancaire fonctionnait correctement, il y avait les règles prudentielles qui le protégeaient. On a commencé à importer massivement l’épargne notamment de Chine et des pays arabes producteurs de pétrole, ce procédé a fini par atteindre ses limites. Dans le financement de l’économie, il y a :
• Le financement par les banques
• Le financement indirect appelé intermédiation financière
Ensuite est venu le financement direct sur le marché international.
La question qui se pose : pourquoi cette technologie a pénétré de façon puissante le secteur financier? Elle l’a pénétré alors qu’il n’y avait pas encore de mécanismes de régulation adaptés. Nous sommes dans une position de transition technologique fondamentale, comment construire des institutions de régulation qui soient adaptés à la nouvelle technologie?
Troisième point : Conséquences dans la région
Printemps arabe (ex Tunisie, Égypte, etc.)
Quatre leçons à tirer :
1. La population s’installe à un endroit stratégique de la capitale, ayant la capacité de faire partir le chef de l’État (nouveau), mais pas capable de gérer le changement;
2. Les chefs d’État en question ont placé des avoirs importants à l’étranger, mais ne peuvent plus bénéficier de ces avoirs en cas d’explosion sociale;
3. Tous ces régimes ont mis en place des forces de l’ordre, qui peuvent se mettre du côté de la population;
4. Utilisation des moyens de l’information nouveaux
On a aujourd’hui des hypothèses de travail nouvelles pour réfléchir au changement.
Quatrième point : Cas de l’Algérie
Étudier un système consiste à examiner quelle est la nature du pouvoir et quelle est le mode de distribution de la richesse.
Nature du pouvoir, on peut le caractériser par trois facteurs :
1. Autoritarisme c’est-à-dire pas de contre-pouvoir (pas d’information réelle sur la situation)
2. Patrimonialisme (étudié dans le cas Suharto = 32ans de pouvoir) un chef entouré de courtisans ce qui se caractérise par un gap entre gouvernants et gouvernés
3. Paternalisme : le chef aime le peuple et le peuple l’aime. Inexistence d’instances intermédiaires efficaces donc pouvoir émietté
Dérive vers la déliquescence
4. Mode de redistribution de la richesse basé sur la manne pétrolière
Le poids de la rente pétrolière dans l’économie est de 40%
Les fonctionnaires sont payés par la fiscalité pétrolière
Le rôle de la rente dans le fonctionnement est tel que sur chaque baril de pétrole 70 dollars sont prélevés pour faire face aux dépenses de fonctionnement.
DATE : 12 JANVIER 2013
LIEU : Domicile Slimane AMIRAT
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Présentation du Conférencier :
Ali Haroun (de son nom complet Mohamed Ali Haroun), né en 1927 à Bir Mourad Raïs, est un ancien militant nationaliste du FLN, homme politique et avocat algérien. Après des études primaires et secondaires à Alger, Ali Haroun poursuit ses études supérieures, il obtient la licence en droit de Panthéon-Sorbonne, il passe le Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) et ensuite le Doctorat d’État. Il rejoint le FLN dès le début de l’insurrection de novembre 1954. En mars 1958, il est nommé par le FLN, responsable politique de la Fédération de France du FLN et pour l’organisation de la collecte de l’impôt révolutionnaire auprès des travailleurs algériens et il mènera le combat sans se faire arrêter jusqu’à la fin de la guerre. À la veille de l’indépendance, il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) de 1960 à 1962 et ensuite député d’Alger à l’assemblée constituante de 1962 à 1963. Avocat à la cour d’Alger et à la cour suprême, il plaide dans plusieurs procès politiques dans les années 1960-1970. Peu après il se retire de la vie politique. Après l’instauration du pluralisme en 1989, Ali Haroun, participe à la création de La ligue algérienne des droits de l’homme (LADH). Après la démission de Chadli Bendjedid, Ali Haroun, devient membre du Haut Comité d’État (HCE). En 1995, il est l’un des cofondateurs de l’Alliance nationale républicaine (ANR).
Résumé de la Conférence:
Le cessez le feu fut signé le 19 Mars. Tout au long de la guerre, le FLN s’occupe de la lutte armée. Quelle sera l’idéologie ? Quelle sera l’option ? L’ALN a fait le maximum, elle était sur le terrain. Sur le plan de la diplomatie, l’action menée jouera un rôle capital dans la suite des évènements. La France était gênée aussi bien au niveau de l’Europe, qu’au niveau des Nations Unies. Pendant 14 années consécutives, elle avait conduit une guerre longue et couteuse contre l’Indochine puis l’Algérie (2 milliards de francs par jour).
La question qui se pose au niveau des 5 frères emprisonnés en France (Ben Bella, Boudiaf, Bitat, Khider, Ait Ahmed) : Qu’est-ce que nous allons faire de l’Algérie indépendante ? Pour le GPRA, il n’y a pas urgence pour tenir ce Congrès. Certains ont pensé que le Congrès aurait dû avoir lieu en Algérie après l’indépendance à l’intérieur du territoire national avec la présence des détenus, des maquisards etc. Finalement, il fut décidé qu’il aurait lieu à Tripoli.
L’ouverture du Congrès eut lieu le 27 Mai 1962 : nombre de congressistes : 56 et 9 absents (représentés) ; c’est la dernière réunion du CNRA.
Deux textes sont soumis aux congressistes :
1. Un texte idéologique (la plateforme dite « de Hammamet »)
2. La désignation « IDHARA » c’est-à-dire le bureau politique
Le premier texte est discuté. Pendant les débats, une commission sera désignée pour prendre note et soumettre un texte définitif. Les débats durent une semaine et le texte définitif sera présenté en plénière. Le texte est mis aux voix et adopté à l’unanimité. Certains ont par la suite contesté ; il faut rétablir la vérité historique, ce texte a été discuté totalement, il représente la volonté du FLN au mois de juin 1962.
Le second point est alors abordé. Il s’agit de désigner la Direction Politique qui allait prendre en charge la gestion du pays. Au CNRA, personne n’était candidat. On a créé une commission de sondage qui écoute tous les membres. Le vote se fait aux 2/3 des voix. Le Président de cette commission est Mohamed Benyahia. Les congressistes sont invités à se réunir en séance plénière le 5 juin 1962. Le Président de la commission (Mohamed Benyahia) déclare : « en ce qui concerne le problème de la désignation de la Direction, on a essayé de proposer une liste susceptible d’obtenir la majorité des 2/3, nous avons échoué. Nous proposons, sans aucune ouverture de débats, de désigner une autre commission ». On arrive aux débats et au vote. Le responsable de la Wilaya 1 veut les 5 voix pour voter et non pas une voix (chaque Wilaya avait 5voix). Le Président, qui était Ben Khedda, prend la parole pour préciser que le problème avait déjà été posé à Tunis, qu’il a été décidé que cette réunion est un congrès extraordinaire qui traite de deux points : la plateforme et la direction, on ne peut pas désigner de nouveaux membres de la Wilaya 1. Qu’à cela ne tienne, on va envoyer un message et on aura les noms des 5 représentants. Le Président Ben Khedda répond qu’il faut l’aval du GPRA. En fait les 5 voix allaient bénéficier à un groupe. Certains sont pour, d’autres contre et au cours de la discussion des mots graves ont été prononcés. A minuit 10, le 5juin 1962, Omar Boudaoud, qui préside la séance en remplacement de Benyahia, voyant la tournure que prennent les débats, suspend la séance, suspension qui le demeurera jusqu’à ce jour. Il n’y a donc pas eu d’élection.
Le lendemain Ben Khedda s’en va, vexé par les mots grossiers lui avaient été adressés.
Le 22 juin Khider démissionne.
On espère que le CNRA se réunira, et qu’une direction soit désignée par consensus des2/3. Cette réunion n’a pas eu lieu. Le 20 juillet Ben Bella déclare à Tlemcen « nous constituons le bureau qui a recueilli les 2/3 des voix qui est constitué de 7 membres[les 5 (ex détenus) et Mohammedi Said + Hadj Ben Alla] ».
Sur quoi se base-t-il ? Le 7 juin un procès-verbal a été établi ; il constate le départ de Ben Khedda, qui se sentait minoritaire, ce qui a mis les personnes présentes dans l’impossibilité de continuer les débats.
Le 20 juillet, il y a un deuxième PV qui déclare « Ben Khedda et quelques autres se sont enfuis, ce qui nous a mis dans l’impossibilité de continuer, nous avons fait signer le premier PV (7 juin) par ….. (Wilaya 1, 5, 4, 3, moitié Wilaya 2+ Etat-major + quelques membres du CNRA) et …on a les 2/3 des voix ».
Un tel document constitue-t-il une preuve que le CNRA est d’accord ? Les statuts du FLN prévoient le vote à bulletin secret et pas d’abstention. Certains considèrent qu’il n’est pas légal.
Deux thèses sont en présence :
- La première : 5+2 = BP
- La seconde : pas de PV
Ce qui correspond à deux groupes
- Le groupe de Tlemcen
- Le groupe de Tizi Ouzou
Ce qui a conduit à un conflit, devenu un conflit armé en aout 1962 (environ un millier de morts). Il y a eu un cessez le feu signé entre Ben Bella d’un côté et de l’autre côté, Hassan et Mohand Ouelhadj c’est-à-dire ceux qui s’opposaient à Ben Bella et Boumediene.
Le 5 septembre le Bureau Politique s’installe à Alger et il a été reconnu comme responsable suprême du FLN.
Après cinquante ans, que peut-on dire ?
Dans les moments difficiles, ce n’est pas la légalité qui prime. Nous étions dans une situation grave.
On aurait tendance à dire que le groupe de Tlemcen avait raison ! En fait on avait peur de la congolisation, Kabylie contre l’Oranie ? Un groupe s’est imposé par rapport à l’autre. Dans les moments difficiles, il fallait préserver l’ordre et l’unité. Ceux qui avaient le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas eu (ex GPRA) ont été sages pour dire « arrêtez », sinon on aurait assisté à un fractionnement du territoire. Cela a permis d’éviter la dislocation du pays et l’intervention étrangère.
Que peut-on dire aujourd’hui ? Le groupe de Tizi Ouzou eut pris le dessus, aurait-il mieux réussi ?
La sagesse l’a emporté. On a constitué une première assemblée nationale constituante qui était orientée d’une certaine façon. Si tous les représentants avaient participé on aurait eu une autre constitution. Elle a duré deux ans, puis le Président de la République a été déposé. Les vainqueurs n’ont pas à dominer les vaincus.
Il n’y a pas eu de cassure entre les provinces, pas d’atteinte à l’intégrité du territoire. Que peut-on en tirer après cinquante ans, le CNRA a toujours fonctionné par consensus. Il faut reconstituer ce consensus pour l’avenir.
De gauche à droite : Benyounes, Omar Boudaoud, Abdelkrim Souici, Kaddour Ladlani, Mohamed Flici, Said Bouaziz, Ali Haroun, au 1er plan: Ahmed Doum.
19ème -21ème SIECLE
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Présentation du Conférencier :
Mohammed Ould Si Kaddour El Korso est professeur associé au sein du département d’histoire, à l’université d’Alger.
La conférence a débuté par une minute de silence à la mémoire de la mort du Professeur CHAULET, qui s’est poursuivie par l’évocation du souvenir du défunt. Le conférencier s’est expliqué sur le maintien de la terminologie (question de méthode).
« nefi » signifie déportation ; s’agit-il de l’exil ?d’un exil volontaire ?ou d’un exil forcé ?
INTRODUCTION :
Ces Algériens sont invités à partir à la suite d’un jugement vers une autre colonie ; c’est en fait « une punition coloniale ». La question d’identité qui fait l’objet d’exil, en fait un exil définitif, avec le fait de ne plus revenir. Que va devenir la culture ?
La reconstitution identitaire prend à cœur les historiens et pose donc la question suivante : s’agit-il d’une histoire oubliée ? il n’y a pas d’écrits sur la question.
Le conférencier cite quelques sources :
• SAADALAH « les exilés et la déportation »
• Yahia BOUAZIZ : lettres provenant des archives
• Said EULMI : tournée en Malaisie
• Said TOUATI : il y a des Algériens en Calédonie
Malgré tout cette question reste méconnue ? Un des leurs (José BARENSSON) est allé à la recherche de ses origines. Il faut citer également les travaux de Malika OUNOURI qui a réalisé un film : « les Kabyles du Pacifique ».
LES FAITS:
• Résistance armée contre l’occupant : première vague de déportation en Nouvelle Calédonie entre 1864 et 1868 :253 déportés arabes
• 1859-1897 : 1858 déportés arabes
• 1864-1897 : 1852 déportés arabes dont 93,4% Algériens
• Répartition géographique :
– 45% Constantinois
– 23% Oranie
– ………Alger Centre
• Pyramide des âges
– 16-20 ans : 7%
– 21-30 ans : 54% Avec leurs épouses
– 31-40 ans : 31% Avec leurs épouses
– 41-50 ans : 7% Avec leurs épouses
– Plus de 51 ans : 1%
• État civil
– 1800 dossiers dont
– 42% célibataires
– 51% mariés
– 5% veufs
– 2% divorcés
LE DÉRACINEMENT :
En 2007 le maire de Nouméa reçoit Azzouz BEGGAG. L’accueil a lieu au cimetière, le premier mot prononcé : « Salam Aleikoum ». S’agit-il de l’histoire à la recherche d’elle meme ou de la quête d’un référent culturel plus que religieux ? 51% des déportés mariés ne l’ont pas été avec leurs familles.
• Identifiants :
– Premier identifiant : les mariages se sont opérés avec des déportées;
– Deuxième identifiant : une délégation comportant le maire de Nouméa (AIFA Jean Pierre en fait Tayeb AIFA) s’est rendue en Algérie
• Déracinement à plusieurs dimensions :
– Conditions de déportation très dures + mariages
– Les déportés ne bénéficient pas des 1870-1871, reconnaissant le droit de rejoindre leurs époux pour les européens
– Alcoolisme
– Dilution de la pratique religieuse et de la langue
DÉBATS :
La conférence a donné lieu à de riches débats au cours desquels le conférencier s’est plié de bonne grâce au jeu des questions /réponses. Il en a profité pour apporter des éclaircissements notamment en ce qui concerne le maintien de certaines traditions comme le haïk, le burnous, la saddaka, le cheval, le palmier, les fêtes religieuses, etc.
La Présidente de la Fondation Mme Zoubida AMIRAT a saisi cette occasion pour rappeler qu’un des déportés n’était autre que Cheikh EL MOKRANI qui était l’ancêtre de Slimane AMIRAT par sa mère.
L’un des descendants devait venir apporter son témoignage .Slimane AMIRAT lui-même est entré en contact avec l’un d’eux. Enfin le maire LAIFA a demandé à revenir en Algérie.
A l’issue de la conférence et des débats, la Présidente de la Fondation Mme Zoubida AMIRAT a invité les participants à une collation.
EL MENFIOUNE EL DJAIRIOUNE
Présentée par M.Redha MALEK
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Chers amis,
Nous vous remercions d’avoir répondu présents à notre invitation et nous remercions Monsieur Réda Malek qui a donné de son temps pour revenir sur un évènement de sa vie, qui a été également un évènement déterminant dans l’histoire de notre pays.
Lors d’une conférence, le 19 Mars 1992, Slimane Amirat s’indignait qu’une date majeure comme celle-ci ne puisse avoir la place qu’elle mérite, celle du couronnement d’une victoire douloureuse suite à un combat coutant la vie à plus d’un million et demi de martyrs.
Aujourd’hui, 50 ans se sont écoulés ; il est de notre devoir de nous tourner vers l’avenir afin de construire ensemble cet idéal pour lequel nous nous sommes battus.
Après 50 années d’indépendance, nous devons faire le bilan et faire une analyse objective afin de commencer à avancer car nous le devons à ceux qui sont morts, mais également à ceux qui ont choisi de sacrifier leur jeunesse pour une Algérie libre.
Nous devons nous rappeler pourquoi tous ont fait le choix de ce sacrifice. Car le devoir de mémoire ne vaut que s’il respecte la promesse de l’avenir, cet avenir que l’on doit encore construire en laissant la place aux jeunes en leur faisant confiance, en ayant confiance qu’ils préservent nos valeurs, qu’ils resteront attachés à notre histoire tout en s’ouvrant sur le monde.
Présentation du Conférencier
Par Mohamed BENAMMOUR Secrétaire Général de la Fondation
- Naissance le 21 décembre à BATNA
- Milite très tôt pour la cause nationale
- Etudes supérieures à ALGER et PARIS (lettres et philosophie)
- Obtention de la licence ès lettres (philosophie)
- Membre fondateur de l’UGEMA (Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens)
- Directeur d’ « EL MOUDJAHID », organe central du FLN (Front de Libération Nationale) 1957- 1962
- Porte-parole et membre de la délégation algérienne aux négociations d’Evian
- Rédacteur du programme de Tripoli (1962)
- Ambassadeur en Yougoslavie (1963)
- Ambassadeur en France (1965)
- Ambassadeur en URSS (1970)
- Participation à la rédaction de la charte nationale (1976)
- Ministre de l’information et de la culture (1977)
- Ambassadeur aux USA (1879)
- Ambassadeur au Royaume Uni (1982)
- Participe aux négociations pour la libération des 52 otages américains détenus à l’ambassade US à Téhéran (1980/81)
- Détenteur de HAROLD WEILL MEDAL – NEW YORK UNIVERSITY OF LAW
- Se retire de la vie politique en 1984
- Reprend du service avec l’arrivée du Président BOUDIAF
- Envoyé spécial aux USA (Février 1992)
- Président du Conseil National Consultatif (Avril 1992)
- Membre du HCE (Haut Comité Consultatif)
- Ministre des Affaires Etrangères
- Chef du Gouvernement jusqu’en Avril 1994
- Président de l’ANR (1995-20009)
Auteur de plusieurs ouvrages dont :
- Tradition et Révolution
- L’Algérie d’Evian
Dernier ouvrage : « Guerre de Libération et Révolution Démocratique »où l’auteur s’interroge sur le sens de la Révolution Algérienne.
Dans une longue introduction, l’auteur y développe une vision hégélienne de l’histoire de la Révolution Algérienne et cite deux grands penseurs de la modernité que sont Max WEBER et Alexis de TOCQUEVILLE.
Je saisis l’occasion qui m’est donnée de présenter le conférencier pour donner une piste à la réflexion : les accords d’Evian sont-ils la fin d’un processus historique ou le début d’un autre processus historique. A ce sujet, je vous livre une remarque d’un des penseurs cités à savoir Alexis de TOCQUEVILLE qui note dans « l’ancien régime et la révolution » « j’ai constaté tout au long de ma vie qu’il y a un mouvement profond et irréversible vers plus de démocratie ».
Résumé de la Conférence :
“POURQUOI EVIAN ?” – M. Redha MALEK
Première rencontre à Melun (Benyahia et Me Boumendjel) :
- Définir le cadre de la négociation
- Examiner la faisabilité de la négociation
Auparavant plusieurs contacts avaient déjà eu lieu (1955-1956) : discussions vagues sur l’exécutif avec Bourges Monoury
Félix Gaillard : refus malgré les bons offices du Maroc et de la Tunisie
Invocation du droit de suite qui s’est matérialisé par le bombardement de Sakiet Sidi Youcef où les avions français, croyant atteindre une base de l’ALN ont touché une école tuant une centaine d’enfants innocents, ce qui a conduit à une réprobation internationale.
Deux médiateurs US, Murphy qui avait déjà reçu des mains de Ferhat Abbas une copie du Manifeste à la fin de la seconde guerre mondiale et un britannique Harold Berry, n’ont pas eu plus de succès.
Fin de la IVe République (le gouvernement français incapable de régler l’affaire algérienne)
Début de la Ve République avec De Gaulle
L’affaire algérienne fait vaciller la Ve République à ses débuts
De Gaulle propose de hisser le drapeau blanc de la reddition et proclame « la paix des braves ».
Programme rejeté par le FLN.
Plan Challe dont l’objectif était de liquider le FLN(1959)
Recours à l’autodétermination, discours du 19 septembre1959 : laissez les Algériens choisir leur sort : trois options :
- Intégration
- Sécession égale au chaos
- Association
Réponse du GPRA : nous prenons acte et rejetons certaines conditions : on ne parle pas du peuple algérien.
La Suisse s’est proposée pour une médiation (grâce à l’action de Boulahrouf). Oliver Long ami de Joxe
1961 : référendum en France : objet avoir les mains libres pour régler le problème algérien
Pour la partie algérienne : le seul représentant du peuple algérien : le FLN
Pour la partie française : on ne peut pas engager la négociation si on continue les combats
Trois objectifs fondamentaux :
- Intégrité du territoire dans ses frontières du 1er novembre
- Unité du peuple algérien
- Indépendance
Pour les algériens on ne peut pas régler le problème algérien, tant qu’il y a des combats.
Radicalisation du peuple algérien à cause du fait qu’il n’y avait pas d’Etat come à Tunis ( le Bey) ou au Maroc (le Sultan. Mendes France avait déjà posé le problème en disant : « il n’y en a que pour les européens, rien pour les algériens ». Il y avait été aidé par un homme comme Chevallier, ancien maire d’Alger et Ministre de la République.
De Gaulle, en secret engage les premiers contacts à Lucerne : Pompidou d’un côté et Boumendjel-Boulahrouf de l’autre. Dans le contexte de l’époque (OAS), Pompidou arrive sous un faux nom.
Pour Pompidou :
- L’Algérie, c’est l’Algérie du Nord : premier point de désaccord : le Sahara
- Mers El Kebir : enclave française
- Européens : garantie de la nationalité algérienne, en fait le peuplement européen contre l’indépendance
- Il y avait de plus, d’autres points de désaccord.
Neuchâtel : deuxième rencontre
- Blocage : cessez le feu avant les négociations
- Mot de De Gaulle à Bruno de Leusse : pas de préalable
- Préparation du premier Evian : 20 Mai au 13 Juin : pas d’accord
2ème phase : Lugrin
- FLN : focalisation sur l’intégrité territoriale
- rencontre sur le problème du Sahara => échec
- Complexité du problème saharien
- Pompidou : « c’est une affaire en soi »
- Bourguiba : « c’est une mer intérieure »
Bourguiba demande à voir De Gaulle
Il dit aux algériens : « c’est pour accélérer le processus »
L’affaire se termine tragiquement. Bourguiba demande un couloir (borne 233) pour accéder au Niger et éviter le contact avec la Lybie.
Négociation avec en contrepartie Bizerte (base OTAN)
Bourguiba mécontent organise une manifestation pour prendre Bizerte.
Départ de patrouilles à partir de Boufarik=> 900 morts
Pour le Sahara : faisons un référendum et par la suite, installez-vous en Algérie du Nord. Les Algériens s’inspirent de l’exemple de l’Indochine.
Il vaut mieux, un seul référendum au lieu de deux. Deuxième exemple : celui de l’Irlande.
Abane était un admirateur de l’Irlande. Il a à ce sujet écrit plusieurs articles pour le journal « El Moudjahid ».
Blocage : De Gaulle sept 1961 : en ce qui concerne le Sahara, pas d’ambigüité dès lors qu’il y a négociation=> Les Rouches
1. Joxe, Robert Buron, De Broglie
2. Krim, Yazid, Benyahia
Sahara :
- mise en place d’un organisme mixte
- permis de recherche par l’Etat Algérien
Européens :
· proposition d’une période probatoire 3 ans
· choix pendant la période de 3 ans pour la nation algérienne
· pour les autres : convention spéciale comme au Maroc et Tunisie (convention d’établissement)
Mers El Kebir : 15 ans
Bases du Sud : 5ans
Exécutif provisoire :
· Président : Fares (proposé par les algériens)
· Membres FLN
· Membres libéraux français
Signature : 18 mars à 17h00
· Krim seul du côté algérien
· Côté français :
o MRP (Robert Buron
o Indépendants (De Broglie)
Pas de serrage de mains
Serrer la main à partir de la signature
Cessez le feu le lendemain à partir de midi suivi d’un référendum (qui s’avérera par la suite un véritable plébiscite).
L’Algérie a respecté toutes les dispositions des accords d’Evian.
Harkis : jamais le FLN ne s’est attaqué aux harkis. Pour les protéger, on en a mis un grand nombre en prison. A Oran, des meurtres ont été commis. Le Commandant Bakhti a été envoyé à Oran pour mettre de l’ordre.
Il y a eu la période de l’OAS :
· Chawki Mostefai a reçu Susini pour lui expliquer les dispositions des accords d’Evian que l’OAS ignorait. A partir de là, sachant que leurs droits étaient respectés, il n’y plus eu de problème
· Réseau DELTA a continué à sévir: attaque des réseaux Delta par le FLN
DEBATS :
Question : Jean Amrouche
Réponse :
1957 : le peuple algérien est majeur et gagnera son indépendance
Jean Amrouche redécouvre ses racines. Il écrit dans « Témoignage Chrétien ». il organise à Tunis un colloque avec des libéraux.
Abane a désigné Boumendjel et Réda Malek pour participer au colloque.
Il est à Evian parmi les journalistes.
Il disparait avant l’indépendance
Question : Me Brahimi
1. Conflits à l’intérieur du groupe algérien
2. Criminalisation de la colonisation, n’est-ce pas en contradiction avec l’amnistie de part et d’autre
3. La criminalisation n’existe pas en matière de droit
Réponse :
Il y avait certes des divergences, mais elles ne portent pas sur les questions fondamentales c’est-à-dire sur les 3 principes de base. En fait, les divergences opposent l’EMG (état-major général) au GPRA (Gouvernement Provisoire de la Révolution Algérienne), n’implique pas la négociation.
L’Etat-major participe indirectement aux négociations. Les divergences ont opposé Boumediene au GPRA. Boumediene a voté contre les accords d’Evian, de même que Kaid Ahmed, Mendjeli etc. ILS proclament : « nous ne sommes que des membres de cette Assemblée, mais nous appliquerons cet accord »
Les accords d’Evian ne sont pas une plateforme.
Question: MERIEM
Rappel des évènements (avec Boulahrouf)
Rappel des diverses péripéties depuis 1830
8 Mai 1945, lala Fatima N’Soumer
1er Novembre 1954
Constat : la France après le 5 juillet 1962 a effectué des essais nucléaires
La question est la suivante : « est- ce que dans les accords d’Evian, les essais étaient-ils prévus, avons été indemnisés pour les conséquences ?
Réponse :
Il faut agir avec discernement, il faut faire la différence entre ce qui est fondamental (les trois principes) et ce qui est conjoncturel. À ce sujet les périmètres d’Hammaguir et Reggane étaient octroyés pour une durée de 5ans.
Au moment de l’indépendance, le nombre des soldats français présents étaient au nombre de 60.000 -800.000 à cause du plan Challes notamment. Leur présence était limitée dans le temps= 3ans.
Les annexes sur les questions militaires précisent ; « tous dommage engendré par l’armée française donne lieu à des indemnisations. S’il n’y a pas accord, on va vers l’arbitrage » (voir « l’Algérie à Evian » par Réda Malek, article 32)
Réponse à Me Brahimi sur l’amnistie :
La contradiction avec la criminalisation du colonialisme ? Le colonialisme ne nous a pas fait de cadeau. il y avait une volonté. Les accords d’Evian signifient la reconnaissance par la France des trois principes déjà évoqués. Michel Debré a d’ailleurs dit ç ce sujet ; « c’est une victoire de la France sur elle-même ».
Question : Mme Amirat
Lorsque nous avons appris dans le maquis que la guerre était finie, il y a eu une réunion entre l’ALN et l’armée française (rencontre dans une ferme Omar Aich). Depuis jamais un membre de l’ALN n’a abattu un soldat français.
Il n’y a eu qu’un seul cas, la personne est passée en commission de discipline.
Réponse :
Mr Joxe a montré l’exemplarité des accords d’Evian.
Question : dispositions secrètes des accords d’Evian
Réponse :
Les accords ont fait l’objet d’une publication intégrale, il n’y a aucune disposition secrète. Ces accords posent comme principe la reconnaissance des droits légitimes, la paix contre l’indépendance.
Ces accords sont toujours actuels.
Fin de la conférence prononcée par la Présidente de la Fondation, Mme Amirat.